|
Sa
Béatitude est née en 1933 à Daraya (près de
Damas, capitale de la Syrie) connu comme lieu de la conversion de Saint
Paul. Le jeune Loutfi (qui signifie “gentil”) fut accepté, en 1943,
au séminaire des Pères Salvatoriens, au Monastère
du Saint Sauveur près de Saida (au Liban-sud) où il termina
ses études philosophiques et théologiques. Il pronoça
ses voeux temporaires le 15 août 1949 et les voeux solennels le 20
janvier 1952. Ses supérieurs décidèrent de l’envoyer
en 1956 à Rome pour pousser ses études théologiques.
En 1961, il reçut le titre de Docteur en Sciences Ecclésiastiques
Orientales de l’Institut Pontifical Oriental, dirigé par les Pères
Jésuites. Là, il fut ordonné prêtre en 1959
au Monastère de Grottaferrata (près de Rome).
Rentré au Libano
après avoir terminé son Doctorat en 1961, il est nommé
supérieur du Grand Séminaire de son Ordre à Jeita
(près de Beyrouth), charge qu’il maintient jusqu’à la fin
de 1969. Il enseigna pendant ce temps, Théologie et Liturgie à
l’Université du Saint Esprit de Kaslik (près de Beyrouth).
Poussé par l’Esprit
pour le travail de l’Unité de l’Eglise, il fonda en 1962 la Revue
“Unité dans la foi”. Ce fut la première revue arabe qui traitait
des questions oecuméniques. Ainsi, le Saint Synode de l’Eglise Melkite
Catholique le nomma Secrétaire de la Commission oecuménique
et liturgique. Il put, par après, préparer en 1972 à
Beyrouth le premier congrès liturgique entre les deux Eglises soeurs
du Patriarcat d’Antioche, et continua avec zèle et persévérance
à travailler pour le dialogue entre les deux Eglises. Ainsi il devint
membre de l’ATIME(=Association of theological Instituts in Middle East).
Il a été par la suite invité à donner des conférences
et à participer à différents congrès soit en
Allemagne, en Italie, à Londres...
Ces charges n’ont pas
pu arrêter le dynamique prêtre à servir plusieurs paroisses
en Syrie et au Liban, où il s’est dévoué à
l’enseignement et à la prédication. Ainsi il entama le travail
sur le plan social en fondant le “Foyer de la jeune fille” avec plusieurs
sections dans divers villages du diocèse de Saida au Liban-Sud.
Puis en collaboration avec les Pères Georges Kwaiter, Salim Ghazal
et l’aide de certains amis allemands, il érigea le “Foyer de la
providence” en 1966 à Salhieh, dans les hauteurs à l’Est
de Saida. Ce dernier projet social, formé d’une maison qui peut
contenir 100 jeunes garçons, fut dédié à l’enseignement
technique. Ce foyer comprenait aussi un centre pour les jeunes qui voulaient
se consacrer aux activités sociales, paroissiales et religieuses.
Ainsi, en 1971 l’idée d’un centre pour les " Etudes Religieuses
pour adultes” prit naissance.
En 1974, après
l’arrêt de l’Archevêque Hilarion Capucci par les Autorités
israéliennes, Sa Béatitude le Patriarche Maximos V Hakim
le nomma Administrateur Patriarcal, puis Vicaire patriarcal de Jérusalem.
Pendant les années
1974-75, il termina les projets en cours à Jérusalem, dont
la restauration de la résidence patriarcale et l’équipement
du foyer pour pèlerins y attenant; de même que la décoration
de l’église-cathédrale de Jérusalem.
il se dévoua
pour autant à créer en 1976 un centre d’ “Etudes Religieuses
Orientales”, avec une bibliothèque en plusieurs langues, devenu
aujourd’hui une branche adjointe de l’Université de Bethlehem.
En 1977, il se consacra
aussi au service social et institua la “Caisse Financière Commune”
dans le but d’aider les étudiants besogneux de Jérusalem
à poursuivre leurs études universitaires.
Le Saint Synode, dans
sa réunion du 9 septembre 1981, l’a élu à la dignité
épiscopale. Il fut sacré à Damas le 27 novembre de
la même année par Sa Béatitude le Patriarche Maximos
V, assisté de LL.EE.Saba Youakim et François Abou Mokh.
Depuis lors, il initia
un projet d’habitation formé de 36 appartements pour recevoir plusieurs
familles besogneuses de Jérusalem, avec une église, une grande
salle et un centre sanitaire. Ce projet terminé en 1983, fut suivi
de plusieurs constructions d‘habitations, d’écoles, de centres sanitaires,
et de restauration d’églises paroissiales...
En 1986, le Saint Synode
le nomma à la tête de la Commission Liturgique patriarcale
et synodale. Il y travailla et continue à le faire avec zèle.
En effet, avec l’aide de la Commission Liturgique, il termina en 1921 le
livre de la “Divine Liturgie”, ajoutant à l’ancienne édition
différentes introductions et variantes. Il travaille aussi à
compléter le livre des “Prières Liturgiques” en 4 volumes,
qui rendent notre Eglise fière de sa Tradition Byzantine.
En plus de tout cela,
Sa Béatitude est prolifique. Il a publié entr’autre une “Introduction
aux Rites Liturgiques et à leurs Symboles dans l’Eglise Orientale”,
“Voix du Pasteur”, “Germanos Adam”, “Histoire de l’Eglise Melkite”, “L’Eglise
Melkite au concile Vatican II”,...
En Juin 2000, il invita
tous les Evêques Catholiques de tradition Byzantine au monde à
un congrès dans la Résidence Patriarcale de Jérusalem.
Ils ont pu étudier ensemble les problèmes communs à
leurs églises. C’était la première fois qu’une telle
réunion prenait place parmi les églises Byzantines variées.
Quand Sa Béatitude
Maximos Hakim donna sa démission comme Patriarche de l’Eglise Grecque
Melkite Catholique pour raison de santé, le Saint Synode, réuni
à Raboueh, le 22 Novembre 2000, accepta la démission du Patriarche.
Ainsi, de nouveau réuni le 29 suivant, le Synode élut Son
Excellence l’Archevêque Loutfi comme Patriarche d’Antioche et de
tout l’Orient, d’Alexandrie et de Jérusalem. Il prit alors le nom
de Grégoire III, qui signifie le “Veilleur”.
|